Laurence De Munter, CFA, Investment Strategy
Les niveaux d’endettement ont grimpé en flèche depuis la crise financière de 2008. L’assouplissement quantitatif au cours de la période COVID a jeté de l’huile sur le feu. Jamais la montagne de la dette n’a été aussi élevée en temps de paix. Comment pouvons-nous résoudre le problème et à quoi les investisseurs doivent-ils faire attention ?
Une grande partie de l’encours de la dette souveraine et de la dette des entreprises a été contractée lorsque les taux d’intérêt étaient faibles, voire nuls. Dans les années à venir, il faudra refinancer ces dettes, ce qui constituera un défi dans le contexte actuel de hausse des taux d’intérêt. Bien que la Fed, la banque centrale américaine, ait réduit son taux directeur en 2024, les taux d’intérêt à long terme ont augmenté. Les États et les entreprises empruntent généralement à plus long terme. Les taux d’intérêt à long terme ne sont pas fixés par les banques centrales mais par les marchés financiers. Tant que le marché a des attentes élevées en matière d’inflation, les taux d’intérêt à long terme restent fondamentalement élevés. Des taux d’intérêt à long terme relativement élevés entraînent des coûts d’emprunt plus élevés. En bref, un pourcentage croissant du PIB est consacré aux paiements d’intérêts au lieu d’être consacré à d’autres secteurs cruciaux susceptibles de stimuler l’économie. En 2024, par exemple, le gouvernement dépensera en moyenne plus pour le paiement des intérêts sur l’encours de sa dette que pour la défense (Graphique 1).
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Entre 2021 et 2024, les charges d'intérêt en pourcentage du PIB sont passées du niveau le plus bas au niveau le plus élevé en 20 ans. Aujourd'hui, les paiements d'intérêts sont élevés par rapport au PIB