Learning corner - 07/2022

Actions à dividende

Par Laurence DE MUNTER & Jules STEVENS

Les 25 dernières années ont été caractérisées par une période de baisse des taux d’intérêt. Ce marché a été favorable aux investisseurs obligataires. Cependant, à présent, il semblerait que l’on soit arrivé à un retour à une politique de taux d’intérêt normale. Non seulement les banques centrales augmentent leurs taux d’intérêt, mais elles vont également cesser d’acheter des obligations. L’absence de ces plus gros acheteurs couplée à des taux d’intérêt plus élevés à l’avenir nous laisse croire que des périodes de volatilité vont survenir sur le marché obligataire. Le rôle le plus important des obligations dans un portefeuille diversifié est de générer un revenu récurrent. Les actions à dividendes constituent un investissement alternatif qui peut s’avérer plus résistant à la hausse des taux d’intérêt.

L’on compare souvent la situation actuelle avec celle des années 70 qui était une période caractérisée par la stagflation (forte inflation et faible croissance économique). Au cours de cette période, la majeure partie du rendement boursier de l’indice américain S&P 500 provenait des dividendes. En effet, si nous regardons le graphique 1, des années 70, on obtenait un rendement annuel du dividende de 4,2 % et une appréciation des prix (ou de la valeur des actifs) de seulement 1,6 %. Cela dit, ce n’est un secret pour personne qu’en moyenne, la plupart des rendements soient générés par l’appréciation des prix.

Pourtant, la situation dans les années 70 n’était pas tout à fait la même qu’aujourd’hui. Il est vrai que l’inflation actuelle est presqu’au même niveau qu’à l’époque, mais l’approche des banques centrales a complètement changé. Par le passé, lors d’une période d’inflation élevée, les banques centrales étaient d’avis que l’inflation était apparue d’elle-même et disparaîtrait donc d’elle-même – d’ailleurs, si l’économie se lamentait déjà tant sous l’effet de la hausse des prix du pétrole, à quoi bon en augmenter les taux d’intérêt ? Cette vision a maintenant été modifiée à 180 degrés. Pour éviter que la hausse de l’inflation, qui découle – à 100 % – de l’augmentation des prix des matières premières, ne se propage au reste de l’économie, il faut freiner la demande à temps. Pas trop, de préférence, mais pas trop peu non plus. Car dans un tel cas, une spirale inflationniste interminable pourrait être déclenchée et l’économie évoluerait vers une période de stagflation (càd. croissance nulle ou faible avec une forte inflation) dont il serait impossible d’en sortir sans qu’une profonde récession n’en découle.

Zones géographiques à haut rendement en dividendes
Contrairement aux années 70, l’on ne peut s’attendre à ce que la majorité des rendements proviennent des dividendes si l’on ne considère que le marché américain. En effet, le rendement moyen des dividendes de l’indice S&P 500 a fortement diminué au cours des dernières décennies (graphique 2).
Le dividende moyen dans les années 70, par exemple, était d’environ 4,4 %, contre 1,6 % aujourd’hui.

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En termes de secteurs, c'est surtout le secteur immobilier qui est mondialement connu pour sa politique de dividendes attractive, comme en témoigne le fait qu'il ait versé le plus de dividendes par euro investi au cours des 20 dernières années.


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