Quels sont les enjeux de la future réglementation européenne qui va encadrer l’intelligence artificielle ?

Dans l’édition précédente du Point, je dévelop- pais les avantages de l’outil révolutionnaire, ChatGPT, mais j’évoquais également les craintes de nombreux experts envers des IA incontrôlables et leur souhait de voir mettre en place d’urgence des systèmes de sécurité et d’autorités réglementaires dédiées, des systèmes de surveillance de logiciels d’IA, des techniques pour aider à distinguer le vrai du faux et enfin des institutions capables de gérer les perturbations économiques et politiques désastreuses que l’IA pourrait engendrer.

Bien que l’évolution de l’IA séduise par sa capacité à rédiger des ouvrages littéraires, à imiter des voix humaines, à composer des images ou même de la musique, elle est trop rapide et suscite de plus en plus de craintes quant à sa capacité à produire de fausses informations convaincantes et à manipuler l’opinion publique et quant à son utilisation militaire.

L’un des « parrains de l’IA », Dr. Geoffrey Hinton, a quitté Google, en mai dernier, en prévenant des dangers potentiels de cette technologie. Il estime que la compétition entre les géants de la technologie (Google, Microsoft et d’autres entreprises) se transformera en une course mondiale qui ne s’arrêtera pas sans une forme de régula- tion internationale. Cependant, il n’y a pas de moyen de savoir si des entreprises ou des pays travaillent secrètement sur la technologie. Selon lui, la meilleure solution serait que les meilleurs scientifiques du monde collaborent pour trouver des moyens de contrôler la technologie. Il a déclaré : « It is hard to see how you can prevent the bad actors from using it for bad things » ce qui signifie qu’il est difficile de voir comment l’on peut empêcher les acteurs malveillants de l’utiliser pour de mauvaises choses.