Interview - 07/2022

On en est là, un point c’est tout

Par Jules Stevens

Les cours de boursiers sont influencés par de nombreux facteurs : microéconomiques, macroéconomiques, politiques, météorologiques, systémiques, sanitaires, etc. On parle, bien entendu, du court terme. À long terme, dans un système capitaliste, la croissance des bénéfices sous-jacents est le seul facteur déterminant.

Ce serait un ‘behavioural bias’ de penser que l’on puisse prévoir, à court terme, tous ces facteurs et leur impact : c’est, en effet, impossible. En janvier 2022, les marchés boursiers américains étaient encore à un niveau record en raison de bonnes perspectives économiques. Quelques semaines plus tard, ces perspectives ont dû être revues à la baisse en raison des facteurs suivants :

  1. Anticipations d’inflation plus élevée et donc, anticipation de taux d’intérêt directeur plus élevés
  2. Guerre en Ukraine
  3. Ralentissement de la croissance chinoise après un sévère blocage dû aux politiques
    « zéro Covid » du parti communiste chinois.

Le facteur 3 est devenu presqu’obsolète.

La visibilité sur le facteur 2, s’est, quant à elle, améliorée. En effet, outre la tragédie humaine en Ukraine, l’impact économique semble se limiter à une augmentation très douloureuse de certains prix de denrées alimentaires ainsi que des prix de l’énergie. La crainte d’une nouvelle escalade du conflit en dehors de l’Ukraine a toutefois pratiquement disparu. Le problème semble donc pouvoir être sous contrôle. Prenons aussi en considération qu’en plus d’une demande physique fondamentale de gaz, de pétrole, de blé, etc., il existe également une demande financière spéculative. Si l’année dernière, le marché était en équilibre à un niveau de prix de 100, une augmentation de 20 % de la demande due à la spéculation financière peut faire grimper le prix jusqu’à (je dis bien) 150. Dès que la demande spéculative supplémentaire disparaît, le prix peut à nouveau chuter brusquement. Nous sommes actuellement dans la tempête parfaite pour faire grimper les prix du pétrole, du gaz, du blé.

On en est là, un point c’est tout : la situation actuelle n’aurait pas pu être prédite en janvier 2022, et maintenant que nous en sommes là, il ne sert à rien de s’en prendre à soi-même ou à un quelconque gestionnaire. Ces périodes d’incertitude se produisent avec la régularité d’une horloge : crise du Covid-19 en mars 2020, mauvaise communication sur la hausse des taux d’intérêt en décembre 2018, etc. Les entreprises de qualité dans lesquelles nous investissons survivent à ces tempêtes. Elles peuvent même en bénéficier si la tendance à la croissance à laquelle elles participent est stimulée, ou, si leurs concurrents disparaissent ou sont rachetés en raison de l’impact économique. Mais en termes cycliques, cela conduit – temporairement – à des perspectives moins favorables qu’auparavant.

Le premier facteur, l’inflation, est de loin le plus important. L’impact de la hausse des taux d’intérêt est – par conséquent – énorme et mérite une réponse structurée.
 

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Les États-Unis ont actuellement un taux de chômage de 3,6 % et un taux d'inflation de 8,3 %. L'inflation est une conséquence de la surexploitation de la capacité économique : il n'y a donc plus besoin d'une stimulation par les taux d'intérêt. La FED veut d’ailleurs, à juste titre, l'éliminer progressivement.


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