Non classifié(e) - 07/2021

Le dilemme du logement Britannique

Une des étapes les plus importantes pour les Britanniques est l’accès à la propriété. « Climbing up the housing ladder » (grimper à l’échelle du logement) est d’ailleurs une expression souvent utilisée ici. Mais il est de plus en plus difficile de gravir cette échelle du logement en raison des prix élevés. La pandémie a également jeté de l’huile sur le feu, les prix ayant augmenté de 13,4 % en juin sur les 12 derniers mois, soit la plus forte hausse annuelle depuis novembre 2004. Cette forte augmentation des prix est un phénomène mondial: en mai, le prix médian des maisons aux États-Unis a ainsi grimpé de 23,6 % sur l’année écoulée. Le fait d’acheter une maison sans l’avoir vue au préalable n’a plus rien d’exceptionnel.

La pandémie a rendu la campagne verdoyante plus attrayante que les villes animées, et Londres n’a pas fait exception. Les prix des logements ont augmenté deux fois plus vite en Irlande du Nord et au Pays de Galles qu’à Londres, qui a enregistré la croissance régionale la plus faible, avec « seulement » 7,3 %. Des amis se sont réfugiés dans des régions plus vertes et plus calmes du pays et, pour notre part, nous avons nous aussi déménagé dans la « ceinture verte » aux alentours de Londres. Le compromis entre, d’une part, un emplacement central et, d’autre part, un beau jardin est en effet facile à faire quand on tra- vaille à domicile. C’est pourquoi, la différence de prix des logements entre Londres et le reste du Royaume-Uni n’est plus aussi basse que par le passé. Les autorités ont également donné un coup de pouce en réduisant les « droits de timbre » pendant la pandémie. Ce qui était destiné à protéger le marché du logement pendant la crise du COVID a été considéré rétrospectivement comme inutile. Les personnes qui pouvaient se le permettre en ont en effet profité pour acheter une résidence secondaire dans des zones plus tranquilles du pays. Il est donc devenu encore plus difficile pour les habitants de la région d’acheter leur première maison et le fossé s’est alors creusé entre les « riches » et les « pauvres ».

Au Royaume-Uni, la principale cause de l’inflation des prix de l’immobilier est la pénurie chronique de logements abordables. Le problème n’est pas neuf. C’est pourquoi le gouvernement actuel veut prendre les choses en main en construisant chaque année 300 000 nouveaux logements. Les décideurs ont mis au point une formule pour déterminer l’emplacement, donnant ainsi soudain à certaines petites municipalités l’objectif de construire plus de mille nouveaux logements par an. Cette démarche se heurte à la résistance des résidents locaux, qui ne veulent pas troquer leurs chères forêts contre des briques. De nombreux projets vont à l’encontre de l’objectif du gouvernement de doter 30 % du pays d’espaces verts afin de restaurer la biodiversité. L’opposition est forte, en particulier dans les régions qui votent traditionnellement pour le Parti conservateur, qui a par consé- quent essuyé des revers lors des dernières élections locales.

Boris Johnson est confronté à un dilemme : construire plus de maisons pour tenir sa promesse de « reconstruire en mieux » (« Build Back Better ») ou protéger la nature pour séduire les électeurs conservateurs.

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