Interview - 02/2024

Karel Plasman, expert en banque et finance

Laurence De Munter, CFA

Karel Plasman a travaillé en Belgique, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, où il a occupé des postes de haut niveau dans des organisations financières internationales telles que Rabobank, VISA et le groupe Almanij. Il a siégé au conseil d’administration de la Société flamande de participation (de Vlaamse Participatiemaatschappij) et de GIMV. Il est également actif en tant que directeur/président d’organisations à but non lucratif, dont l’UZA1. Il est diplômé en sciences commerciales et financières et a été professeur pendant cinq ans à la “Handelshogeschool d’Anvers”, actuellement connue sous le nom de “Lessius Hogeschool”, où il a enseigné les techniques financières modernes.

Laurence De Munter : Comment s’est déroulée votre carrière dans la finance ?
Karel Plasman: J’ai occupé mon premier emploi dans le secteur bancaire à la Bank of America (BoA), alors que j’étudiais également les sciences commerciales et financières en cours du soir. J’avais deux jeunes enfants et je ne voulais pas perdre de temps, c’était une période intense. En 1984, j’ai été transféré à la Citi où j’ai rencontré votre père, Herman De Munter. À cette époque, on assistait à une implosion des banques américaines en Europe. Cela était dû à l“Edge Act”, qui interdisait les activités bancaires dans plus d’un État américain. Lorsque cette réglementation a disparu, de nombreuses banques américaines ont rapatrié leurs fonds propres pour les réinvestir dans d’autres États américains.

J’ai donc rejoint Rabobank en tant que directeur commercial. Rabobank venait alors d’ouvrir ses portes en Belgique et nous n’étions que 14 personnes. Quatre ans plus tard, nous étions passés à 100 personnes, avec notre propre bureau d’arbitrage et le statut AAA. On m’a ensuite demandé de diriger la division des services bancaires aux entreprises (corporate banking) aux Pays-Bas. À 38 ans, je faisais partie des 40 premiers sur 65.000 personnes. Ensuite, on m’a demandé de passer à FIDISCO, la société de leasing du groupe Almanij, une société sœur de la Krediet Bank (KB). Une histoire très différente, car il y avait beaucoup de querelles entre les différentes sociétés sœurs. En outre, les coûts de financement étaient élevés car Almanij n’avait pas de statut bancaire. Nous avons pu restructurer cette situation à relativement court terme en plaçant FIDISCO sous KB afin de bénéficier de meilleures conditions de financement et en rachetant Lage Landen Autolease, la société de leasing de Rabobank en Belgique. Nous avons immédiatement organisé la vente de ces produits via le réseau d’agences KB, ce qui a rapporté ainsi un franc succès. Aujourd’hui, KBC-autolease est de loin la plus grande société de leasing automobile belge.

Après deux ans chez Almanij, j’ai eu l’occasion de devenir le numéro 2 de VISA International à Londres; une « offre qu’on ne pouvait pas refuser ».

Après deux ans chez Almanij, j’ai eu l’occasion de devenir le numéro 2 de VISA International à Londres; une « offre qu’on ne pouvait pas refuser ». Avec des opéra- tions dans pas moins de 27 pays, nous avons alors également préparé l’intro- duction en bourse de VISA qui a eu lieu au début de l’année 2000. A l’époque, je travaillais à Londres du lundi au vendredi et rentrais en Belgique le week-end. Cette situation est devenue trop difficile sur le plan personnel et familial, d’autant plus que nos deux enfants handicapés mentaux avaient besoin de plus d’aide.

J’ai donc fini par revenir à la Rabobank où j’étais responsable de l’aspect commercial de la division néerlandaise de vente au détail (retail). En qualité de “coopérative”, Rabobank était composée de plusieurs banques membres qui partageaient, de manière collective, une structure très distincte. Ce fut une période fantastique car, avec des outils différents, nous réussissions à travailler ensemble et à augmenter la part de marché de Rabobank aux Pays-Bas. Plus tard, Herman Wijffels a été nommé vice-président de la Banque mondiale et a rejoint le poste de CEO de Rabobank. Cela a conduit à l’embauche de plusieurs nouveaux cadres supérieurs qui ont éloigné ‘l’âme coopérative’ de la Rabo. J’ai eu du mal à accepter cette situation et j’ai donc décidé de quitter Rabobank.

J’ai ensuite fondé ma propre société, Corgo, spécialisée en “corporate governan- ce” en Belgique et aux Pays-Bas. Quelques années plus tard, Noël De Vis m’a demandé de diriger Acerta. Acerta était le produit des services sociaux, du Boerenbond et de la VKW. Il s’agissait d’une fusion difficile où nous avions démarré avec des actifs de 20 millions d’euros. Après 7 années, les actifs avaient atteint 130 millions d’euros et nous lancions Doccle; la plateforme flamande en ligne qui compte aujourd’hui 2,5 millions d’utilisateurs et qui permet au particulier de gérer ses factures et ses documents. Au cours de cette période, j’ai également été nommé “Manager de l’année”, ce fut une belle reconnaissance, non seulement pour moi, mais aussi pour l’entreprise.

J’ai toujours eu l’intention de cesser d’être actif sur le plan opérationnel à 60 ans. Depuis lors, je n’entre que dans des mandats de conseil d’administration. Compte tenu de la situation de nos enfants, je me suis concentré sur le secteur des soins de santé au cours des 10 dernières années. Je suis donc administrateur de plusieurs centres de soins tels que l’UZA, le KOCA et les centres de grands brûlés à Anvers.

Qu’est-ce qui vous a amené chez SDM ?
Karel Plasman : J’ai un portefeuille en gestion discrétionnaire chez SDM et je suis très satisfait des rendements de ce portefeuille. J’ai choisi SDM Private Banking parce que je préfère investir au travers de lignes directes. Les autres banques vendent souvent des fonds ou d’autres produits moins liquides, ce qui donne l’impression que le client a un portefeuille personnalisé, mais il finit par obtenir la même part du gâteau. De plus, je connais Herman De Munter depuis près de 40 ans, puisque nous avons travaillé ensemble chez Citibank. Cela me donne plus confiance que d’opter pour une grande banque où les employés seraient moins impliqués. Je trouve important que vous, en tant que société familiale, vous soyez également propriétaires, car, d’une part, vous avez une perspective à long terme, tout comme mon portefeuille, et, d’autre part, vous servez le client avec plus de passion. Après tout, vous êtes très accessibles et abordables.

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Karel Plasman

J'ai choisi SDM Private Banking parce que je préfère investir au travers de lignes directes. De plus, je connais Herman De Munter depuis près de 40 ans, puisque nous avons travaillé ensemble chez Citibank. Cela me donne plus confiance.


Karel Plasman

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